Rapport de l’ADEME : l’électrique est-il vraiment pointé du doigt ?

L’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) est une organisation publique dont l’objectif est de financer des projets innovants d’infrastructure dans le domaine de la transition énergétique et écologique.

Elle propose aussi régulièrement des rapports, fruits du travail d’experts dans différents domaines. Le dernier en date se consacre aux émissions de particules fines par l’automobile, un rapport qui a beaucoup fait parler de lui.

Tout d’abord, il faut savoir que désormais les émissions de particules fines par l’échappement (donc par la combustion proprement dite) représentent aujourd’hui moins de la moitié du total des émissions. C’est évidemment dû à la généralisation des filtres à particules sur les véhicules essence et diesel. Les autres sources de particules fines sont le freinage, les pneumatiques et la chaussée.

Les véhicules électriques s’appuient beaucoup sur le freinage régénératif qui va donc entrainer un recours moins fréquent au système de freinage classique. Ainsi les émissions de particules fines issues du freinage ne représentent que 3 % des émissions totales contre 25 % en moyenne pour les véhicules thermiques. La part représentée par l’abrasion des pneumatiques est en revanche plus importante sur les électriques (61 % du total contre 47 % pour les thermiques). L’ADEME explique cela par le poids plus important des voitures électriques.

La phrase qui fait la polémique est la suivante : « Les études récentes ne montrent donc pas d’écart significatif d’émissions totales de particules entre les véhicules électriques à forte autonomie et les véhicules thermiques neufs actuels qui n’émettent quasiment plus de particules à l’échappement. ». Si on s’arrête là, on peut conclure comme certains médias que les véhicules électriques sont aussi « nocifs » en ce qui concerne l’émission de particules fines que les thermiques. Mais l’ADEME tempère l’enthousiasme des pro-thermiques dans la phrase d’après, que beaucoup semblent avoir occultée. En effet, les véhicules thermiques émettent aussi des oxydes d’azote et des composés organiques volatils qui peuvent contribuer à la formation de particules secondaires.

Les experts de l’ADEME insistent sur le fait que nous sommes arrivés à un plancher et que pour réduire encore les émissions de particules fines il faudra faire en sorte que les plaquettes de frein et les pneus émettent moins de particules et que celles-ci soient moins nocives. Pour les freins, la future norme Euro 7 devrait l’évoquer, mais cela ne devrait malheureusement pas encore être le cas des pneus. On sait par exemple que Brembo et Continental ont déjà réduit de 50 % les émissions de leurs plaquettes en travaillant sur les matériaux de celles-ci et en appliquant des traitements spécifiques aux disques de frein. Des recherches sont aussi à réaliser sur les revêtements routiers et sur la gestion des eaux de ruissellement des routes.

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