Essai SKODA Elroq RS

Il a beau sortir les grosses jantes, les couleurs criardes et le blason RS, le Skoda Elroq reste avant tout un SUV pratique et confortable. Rapide certes, mais pas vraiment sportif. Qu’importe, la synthèse est très bonne.

L’air de ne pas y toucher

Le marché des SUV électriques compacts est en pleine effervescence, et Skoda arrive dans l’arène avec son Elroq. Mais plutôt que de se contenter d’une offre sage et consensuelle, la marque tchèque a choisi de décliner son SUV dans une version RS, comme une bonne partie de la gamme. L’appellation est connue, presque mythique chez Skoda, et promet en théorie un surcroît de dynamisme. L’idée est simple : faire d’un SUV compact, pratique et familial, une machine capable d’offrir un peu de sensations sans tomber dans l’excès. Alors, pari tenu ?

Esthétiquement, le Elroq RS se distingue immédiatement des autres déclinaisons. La calandre pleine, peinte en noir brillant, et les détails vert acide, signatures de la griffe RS, donnent le ton. Les jantes de 20 pouces, qui peuvent grimper à 21 en option, remplissent parfaitement les passages de roues et renforcent cette allure sportive. À l’arrière, le diffuseur redessiné et le lettrage noirci contribuent à affirmer la personnalité du modèle. Ce n’est pas une révolution stylistique, mais c’est une évolution suffisamment marquée pour séduire ceux qui trouvent les Skoda trop sages. L’intérieur confirme cette orientation, avec des sièges baquets en alcantara dotés de surpiqûres contrastées, un volant sport aplati et des inserts imitation carbone. L’ambiance est sérieuse, moderne, mais sans basculer dans l’exubérance. Et l’aspect pratique reste là : l’habitabilité est généreuse, le coffre conserve un volume suffisant pour partir en vacances, et seuls le passager central arrière et les plastiques basiques dans les zones inférieures rappellent qu’il s’agit toujours d’une Skoda pragmatique. Pas totalement un défaut en soi.

Rapide, mais endurant

Sous le capot – façon de parler – l’Elroq RS adopte la plateforme MEB déjà bien connue dans le groupe Volkswagen. Il s’agit d’une architecture optimisée pour l’électrique, avec une batterie de 77 kWh utiles logée dans le plancher. Elle alimente deux moteurs, un par essieu, qui offrent ensemble 340 chevaux. C’est exactement ce qu’il faut pour catapulter ce SUV de plus de 2,2 tonnes de 0 à 100 km/h en 5,5 secondes. La transmission intégrale permet de transmettre efficacement la puissance, même sous la pluie, et assure une grande sérénité dans les départs arrêtés ou les dépassements. Sur le papier, on a donc un SUV compact familial avec des chiffres qui n’ont rien à envier à certaines berlines sportives thermiques. L’autonomie, annoncée à environ 540 km selon le cycle WLTP, reste correcte au regard de la puissance et du poids, et la recharge rapide jusqu’à 175 kW permet d’envisager sereinement les longs trajets, du moins si l’on a accès à des bornes rapides. En courant alternatif, le chargeur de 11 kW sera adapté à une recharge quotidienne à domicile.
C’est toutefois sur la route que le Skoda Elroq RS doit convaincre. Dès les premiers kilomètres, on sent que Skoda n’a pas conçu une version radicale mais plutôt un SUV polyvalent auquel on a injecté une dose de sportivité. La direction, bien calibrée, se raffermit en mode Sport et donne un ressenti agréable, même si elle n’est pas la plus communicative du segment. Le châssis profite des suspensions pilotées DCC, qui permettent d’ajuster la fermeté en fonction du mode choisi. En Confort, l’Elroq RS se montre étonnamment doux, absorbant les irrégularités avec une belle maîtrise, presque comme une grande routière. En Sport, le ton change : les mouvements de caisse se réduisent, les enchaînements de virages se font plus vifs et l’on oublie presque les 2,2 tonnes du véhicule. Mais cet oubli ne dure pas longtemps. Dès que l’on hausse vraiment le rythme, la physique reprend ses droits. Le poids se fait sentir dans les courbes rapides où le sous-virage finit par apparaître, et surtout au freinage, où la pédale manque de mordant. Les disques ventilés font le travail, mais on aimerait plus de consistance, plus de franchise dans la réponse. Aussi, la gestion de couple aurait pu favoriser l’arrière (là où se situe le moteur le plus puissant), pour aider l’auto à pivoter. Il n’en est rien. En sortie d’épingle, c’est calme plat et ESP rapidement déclenché.

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Toujours aussi facile à vivre

La vie à bord, elle, reste un vrai atout. Le grand écran central de 13 pouces, plus réactif que par le passé, est bien mis en valeur et s’accompagne d’une instrumentation claire et lisible. L’ergonomie n’est pas parfaite, avec trop de fonctions reléguées à l’écran tactile, mais Skoda a progressé sur la rapidité et la fluidité du système. La connectivité sans fil est complète, et la dotation en aides à la conduite impressionne : régulateur adaptatif, maintien dans la voie, affichage tête haute en réalité augmentée, caméra 360, tout y est.

Finalement, l’Elroq RS incarne ce que doit être un SUV compact sportif aujourd’hui : un véhicule capable d’offrir un peu de plaisir sans renoncer à la polyvalence. Ce n’est pas une sportive déguisée, et Skoda ne cherche pas à tromper son monde. Les points positifs sont clairs : performances convaincantes, confort préservé, autonomie correcte, présentation flatteuse et habitabilité généreuse. Les points faibles le sont tout autant : un poids élevé qui bride le dynamisme, un freinage perfectible et une ergonomie numérique encore trop complexe. Comparé à un Tesla Model Y Dual Motor ou un Ford Mustang Mach-E à transmission intégrale, le Skoda Elroq RS choisit une voie différente. Moins démonstratif, moins extrême, mais plus équilibré et souvent plus agréable au quotidien. C’est un SUV compact et pratique, capable d’aller vite sans en faire trop, et c’est précisément là que réside son charme. Ceux qui cherchent un engin de pur plaisir passeront leur chemin, mais ceux qui veulent une familiale électrique trouveront ici une proposition solide et cohérente.

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À retenir

Les plus

Polyvalence et homogénéité, espace à bord, amortissement efficace

Les moins

Sensations inexistantes, poids, gestion du couple sage

Note de la rédaction

14,3/20

Agrément de conduite : 14/20
Sécurité active et passive : 13/20
Confort et vie à bord : 16/20
Budget : 12/20
Fiche technique
MOTORISATION
Carrosserie
SUV
Année
2025
Energie
électrique
Type de Batterie
nickel manganèse cobalt (NMC)
Capacité batterie
84 kWh
Puissance max de recharge
185 kW
Temps de charge
26 min (10 à 80%)
Moteur (type et emplacement)
asynchrone (av), synchrone à aimants permanents (ar)
Puissance
340 ch à 0 tr/min
Couple
134 Nm à 0 tr/min
TRANSMISSION
Roue motrices
Traction intégrale
Boite de vitesse
Réducteur 1 rapport
DIRECTION
Direction
Crémaillière et pignons
Type
Electrique
Diamètre de braquage
FREINAGE
Freins avant
NC
Freins arrière
NC
Freinage regénératif jusqu’à l’arrêt
Non
SUSPENSIONS
Type de suspensions
Piloté
Train AV
Mcpherson
Train AR
Multibras
DIMENSIONS
Longueur
449 cm
Largeur
188 cm
Hauteur
164 cm
Empattement
277 cm
Poids à vide
2267 kg
Pneumatiques
235/45R21 av, 255/40R21 ar
PERFORMANCES
Vitesse maximale
180 km/h
0 à 100 km/h
5.4 s
CONSOMMATIONS
Consommation mixte
16.3kWh/100km
Autonomie
524 km (WLTP)
TARIF
Prix de base
50230 €
Prix du modèle essayé
50230 €
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