Volkswagen avance ses pions dans la mobilité autonome avec MOIA, sa filiale technologique. L’entreprise lance une solution complète articulée autour de l’ID. Buzz AD, un véhicule autonome de série, et d’un écosystème logiciel destiné aux opérateurs de transport. Objectif : proposer dès 2026 des services de mobilité sans conducteur à grande échelle en Europe et aux États-Unis.
Dans le cadre de l’UITP Summit qui se tient à Hambourg et qui réunit les acteurs des transports public, le groupe Volkswagen, à travers sa filiale technologique MOIA, a dévoilé une solution de mobilité autonome complète baptisée « MOIA Turnkey Solution ». Cette offre combine un véhicule autonome de série, l’ID. Buzz AD, une plateforme logicielle de type « Mobility as a Service » et un outil de gestion de flotte destiné aux opérateurs.
Conçue pour permettre aux opérateurs publics ou privés de lancer rapidement des services de mobilité sans conducteur, la solution se compose de trois éléments principaux : un véhicule certifié pour la conduite autonome Niveau 4, un logiciel de gestion intelligent et un accompagnement opérationnel clé en main.
Un véhicule autonome prêt à circuler en Europe et aux États-Unis
L’ID. Buzz AD est le premier véhicule entièrement autonome de Volkswagen développé pour une exploitation dans des services de transport à la demande. Il embarque le système de conduite automatisée développé par Mobileye et répond aux normes réglementaires de niveau 4 de la norme SAE. Le véhicule a reçu les certifications nécessaires pour circuler sans conducteur dans l’Union européenne et aux États-Unis.
Selon MOIA, cette solution a été pensée pour s’intégrer facilement aux infrastructures et applications de mobilité existantes. L’objectif est de permettre aux villes, aux collectivités locales et aux exploitants privés de mettre en place des services autonomes à grande échelle. Hambourg servira de ville pilote dès 2026, avant une extension prévue en Europe et en Amérique du Nord. Et même bien avant 2026 ! L’adjoint aux Transports de la ville a en effet annoncé qu’une liste d’attente allait ouvrir dès le 1er juillet 2025 pour que les habitants de la ville puissent tester le service de transport autonome gratuitement avant sa mise en service officielle. VW est donc largement dans la course à la mobilité autonome et se paye même le luxe de devancer les Robotaxi de Tesla. Notons d’ailleurs que, avec Hambourg, Munich et Oslo, la ville d’Austin (Texas), où Tesla compte opérer son taxi autonome, fait également partie des terrains de jeu de MOAI.
Une plateforme logicielle dédiée à la gestion de la mobilité autonome
Le deuxième pilier de la solution repose sur une plateforme logicielle développée en interne. Elle permet de gérer les flottes autonomes en temps réel, de superviser les véhicules à distance, et d’assurer la sécurité des trajets. L’intelligence artificielle joue un rôle central dans l’assistance aux passagers, l’optimisation des trajets et l’intégration avec les systèmes de réservation.
Ce socle logiciel répond aux exigences réglementaires pour la gestion des situations critiques, telles que les interventions d’urgence ou les pannes, tout en facilitant l’adoption de la technologie par les opérateurs.
Un accompagnement complet pour les opérateurs
Le troisième volet de l’offre, baptisé « Operator Enablement », fournit aux exploitants un soutien allant de la simulation à la surveillance en temps réel. MOIA propose des outils pour la formation des équipes, la planification des déploiements et le suivi quotidien des opérations.
Cette approche vise à faciliter l’adoption de la conduite autonome en proposant une solution évolutive, adaptée aussi bien aux grandes métropoles qu’aux zones rurales. L’entreprise met en avant les bénéfices potentiels de cette technologie pour répondre à la pénurie de chauffeurs et améliorer l’accès à la mobilité dans les territoires moins desservis.
Et pour le public ?
Pour le grand public, l’utilisation d’une navette autonome MOIA se fait de la même manière que l’on commanderait un VTC avec son smartphone. Il suffit de définir son point de départ, le nombre de passager et son point d’arrivée. Une fois commandée, la navette se rend au point de départ, charge les passagers et repars vers la destination finale.
Volkswagen ambitionne, à travers ce projet, de renforcer sa position sur le marché mondial de la mobilité autonome, un secteur en plein essor. Le groupe entend également contribuer à la souveraineté technologique de l’Allemagne en combinant expertise automobile et innovation logicielle.
Photos : Alexandre Lenoir, VW/MOIA