Essai LOTUS Emeya R

Voici la nouvelle offensive de Lotus sur le segment du haut de gamme et sportif 100% électrique. Et tout comme le SUV Eletre dont elle dérive, la berline Emeya est une éclatante démonstration de savoir-faire. Reste à séduire une clientèle qui n’aime pourtant pas chambouler les codes.

OVNI à considérer

Il faut s’y reprendre à plusieurs fois pour s’en faire une idée claire. Longue comme une limousine, élancée comme un coupé, mais haute comme certains petits SUV, l’Emeya mélange les codes. Et si Lotus ne s’est jamais réellement caché d’avoir Porsche comme benchmark, la Taycan reste nettement moins imposante (et accueillante), et la Panamera reste désespérément thermique (ou hybride). Cette Emeya serait d’ailleurs un parfait mélange des deux. Dès lors, difficile de lui trouver une concurrente clairement identifiée. Sous sa ligne de GT résolument moderne, la sino-britannique cache un habitacle merveilleusement fini et présenté. Nous sommes clairement en présence des codes du luxe, pour un tarif comparable à des modèles premium. Les détails de finition sont irréprochables, et la présentation mélange modernité et traditionalisme bien senti. L’accueil se fait par ailleurs avec les égards, grâce à une banquette arrière digne d’une véritable limousine. L’espace aux jambes est gigantesque, l’assise confortable, et les petites attentions, nombreuses. La Taycan ne joue plus dans la même cour.

Côté technique, la Lotus Emeya n’est pas en reste avec, aux choix, deux versions de 612 ou 918 ch, rien de moins ! Une belle cavalerie qu’elle obtient par la présence de deux moteurs électriques positionnés sur les deux essieux. Pour le reste, elle offre, dans sa déclinaison la plus sportive R, le fin du fin à son châssis avec des suspensions pneumatiques double chambre, des barres antiroulis actives, des roues arrière directrices, des freins carbone-céramique (des équipements également disponibles en option sur la « petite » S). Ainsi armée, l’Emeya justifie son statut de GT, électrique. Pour cette partie-là, elle exploite une batterie de 102 kWh, promet une autonomie confortable de 610 km, et surtout une puissance de recharge record de 400 kW (350 kW pour le moment). Un attribut que nous avons pu tester lors de notre prise en main, et qui démontre un réel avantage avec une batterie aussi imposante. Promise comme une GT capable d’aller vite et loin, l’Emeya tient ses promesses. Si les accélérations de cette électrique survitaminée ne vous dévisse pas les cervicales à chaque démarrage (une volonté de la part des ingénieurs), les mises en vitesse ahurissantes ne donnent jamais l’impression de manquer de jus, bien au contraire. Sur l’Autobahn allemande, les 250 km/h en vitesse de pointe sont atteints avec une rapidité déconcertante. Et la stabilité à haute vitesse tient du train grande ligne.

A lire aussi :   Essai Volvo EX40 2024 : une vraie Volvo

Mais cette Lotus n’est pas uniquement une avaleuse de kilomètres en ligne droite. Malgré le gabarit imposant, elle démontre une agilité et une efficacité bluffantes. Équipée des attributs idoines, la grande berline virevolte grâce à son train avant précis et sa direction justement calibrée. L’arrière suit, même si elle démontre davantage une stabilité sans faille, plutôt qu’un comportement vraiment joueur. D’ailleurs, l’absence de deux moteurs électriques ou d’un différentiel à l’arrière tend à calmer les ardeurs à la réaccélération, plutôt timide en virage. Un moindre mal pour celle qui est capable d’enchaîner les « runs » grâce au grip phénoménal de ses gommes XXL, et une batterie qui ne s’avoue jamais vaincue par la chaleur. A ce petit jeu, la Taycan offre un ressenti plus direct, et un équilibre plus joueur aux limites. Là-encore, les ingénieurs ont préféré se tenir à distance de ce territoire pour offrir un sentiment de sécurité, il est vrai immense. Si l’Emeya n’aura aucun mal à convaincre par ses qualités intrinsèques, remarquables, son blason pourtant mythique reste encore méconnu d’une partie du public. A fortiori pour une clientèle premium peu habituée à voir une Lotus aussi opulente. Reste la question des tarifs, « abordables » au vu du pedigree. A prestations équivalentes, une Taycan exige 30 000 € de plus, au bas mot.

À retenir

Les plus

Présentation, performance, efficacité, habitacle spacieux et bien fini

Les moins

Positionnement, manque d'images, gabarit, un seul moteur à l'arrière

Note de la rédaction

16,4/20

Agrément de conduite : 18/20
Sécurité active et passive : 19/20
Confort et vie à bord : 19/20
Budget : 12/20
Fiche technique
MOTORISATION
Carrosserie
berline
Année
2024
Energie
électrique
Type de Batterie
lithium-ion
Capacité batterie
102 kWh
Puissance max de recharge
350 kW
Temps de charge
AC 22 kW : 5h30 / DC 350 kW : 18 min (10 à 80%)
Moteur (type et emplacement)
moteur synchrones, un par essieu
Puissance
918 ch à 0 tr/min
Couple
985 Nm à 0 tr/min
TRANSMISSION
Roue motrices
Traction intégrale
Boite de vitesse
Automatique 2 rapports
DIRECTION
Direction
Crémaillière et pignon
Type
Electrique
Diamètre de braquage
FREINAGE
Freins avant
NC
Freins arrière
NC
Freinage regénératif jusqu'à l'arrêt
Oui
SUSPENSIONS
Type de suspensions
Pilotée
Train AV
McPherson
Train AR
Multibras
DIMENSIONS
Longueur
514 cm
Largeur
212 cm
Hauteur
146 cm
Empattement
207 cm
Poids à vide
2490 kg
Pneumatiques
255/40 ? 295/35 R21
PERFORMANCES
Vitesse maximale
256 km/h
0 à 100 km/h
2.6 s
CONSOMMATIONS
Consommation mixte
17.7kWh/100km
Autonomie
485 km (WLTP)
TARIF
Prix de base
NC
Prix du modèle essayé
154090 €
Poster un commentaire