Test Brompton Electric

Nous avons pu durant quelques semaines tester pour vous le Brompton Electric. La star des vélos de ville réussit-elle son électrification ? On vous dit tout !

Un passage à l’électrique réussi ?

Posséder un Brompton est comme appartenir à un club pas si fermé que cela tant la marque anglaise connaît un immense succès commercial depuis sa création en 1975. Nés de l’imagination d’Andrew Ritchie, les petits vélos londoniens ont depuis envahi les villes, mais aussi les cales de nombreux bateaux de plaisance ou encore les coffres de camping-cars. Le vélo pliant est un concept particulièrement adapté à la pratique du vélo en ville. En effet, sa compacité lui permet d’être aisément glissé dans un train ce qui permet d’effectuer des parcours multimodaux sans être fusillé du regard par les autres voyageurs. Il peut aussi être stocké dans un appartement ou derrière son bureau : voilà qui réduit immédiatement le risque de vol. Même si la marque anglaise n’est pas du genre à foncer pour suivre les dernières tendances – ses cadres sont ainsi toujours conçus en acier et soudés manuellement – elle ne pouvait cependant ignorer le phénomène de l’assistance électrique. Brompton a pris son temps pour développer son premier modèle de VAE, un vélo que nous avons eu la chance de pouvoir tester sur une centaine de kilomètres.

En toute discrétion.

Le premier contact ne devrait pas surprendre les aficionados de la marque, car l’Electric est avant tout un Brompton et on retrouve les éléments forts des modèles traditionnels. Le cadre toujours en acier reprend le design classique ainsi que le système de pliage toujours aussi performant, une fois la manœuvre acquise. Cela réclame quelques jours d’utilisation, mais après, tout se passe le plus naturellement du monde. Une fois plié, le vélo tient debout tout seul et peut être facilement déplacé grâce à de petites roulettes. Mais ce qui est le plus impressionnant est vraiment le faible impact visuel de l’électrification.

Pour cela, nous retrouvons un moteur qui s’intègre au moyeu avant du vélo. Il affiche une puissance de 250 W et un couple de 30 Nm environ. C’est moins qu’une motorisation centrale Bosch ou Shimano, mais Brompton affirme que cela suffit largement à se mouvoir de manière fluide dans les rues des grandes agglomérations. Sachez que Brompton ne s’est pas contenté d’aller « sourcer » un moteur en Chine, mais a développé son propre système avec la collaboration d’ingénieurs de Williams. La batterie d’une capacité de 300 Wh intègre également toute l’électronique du vélo, les commandes comprises. En effet, l’allumage et l’accès aux différents modes d’assistance ne passent pas par des manettes au guidon, mais par des boutons présents sur le dessus du bloc batterie. Ce n’est pas forcément le plus pratique, mais l’idée est de ne pas avoir à les manipuler sans cesse. Ce bloc se clipse tout simplement au-dessus de la roue avant. Il prend place dans une petite sacoche dans laquelle l’utilisateur pourra aussi glisser quelques effets personnels. Il pourra même y recharger son smartphone grâce à la prise USB intégrée. Ce bagage permet surtout de transporter la batterie, qui pèse un peu moins de 3 kg, directement à l’épaule grâce à une sangle déroulable. Le catalogue de la firme anglaise dispose de plusieurs options de bagagerie avec des produits aux finitions impeccables toujours très bien conçus. Le vélo sans sa batterie pèse 13,7 kg. Cela reste plutôt lourd au regard de sa taille, mais Brompton en demeurant fidèle à l’acier ne veut faire aucun compromis en matière de fiabilité. De plus, l’acier a l’immense avantage de se réparer beaucoup facilement que l’aluminium et, a fortiori, que le carbone.

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Un équipement complet.

Le reste de l’équipement témoigne du même caractère avec du classique et de l’éprouvé. Ainsi le freinage est confié à des freins à patin et non à des disques largement généralisés aujourd’hui. Du côté de la transmission, nous retrouvons un grand plateau associé à deux vitesses à l’arrière. Le tout est réuni par une chaine mécanique avec une commande via une petite manette qui se manipule facilement. Les roues sont évidemment de petit diamètre, 16 pouces en l’occurrence, afin de conserver un vélo compact une fois plié. Elles accueillent des pneus étroits signés Schwalbe. On retrouve tout l’équipement indispensable à un vélo à vocation essentiellement urbaine : un protège-chaîne pour ne pas salir son pantalon avec du cambouis, un éclairage avant et arrière et des garde-boue.

Le roi de la ville ?

Les premiers tours de roue nous rassurent sur la solidité du vélo et surtout sur sa capacité à rouler. Il nous a fallu oublier son côté frêle et ses petites dimensions. Perchés sur sa longue tige de selle télescopique à la rigidité sans faille, nous voilà partis pour une petite traversée de Paris. La position est plutôt confortable une fois les différents points de contact ajustés à notre morphologie. Proposé en taille unique, le Brompton Electric s’adapte ainsi assez facilement à des physiques très différents. L’assistance est bien là avec une puissance largement suffisante pour affronter sereinement le faible dénivelé que nous avons rencontré sur notre parcours de test. Le moteur n’offre cependant pas le côté « coup de pied aux fesses » des moteurs centraux et il se fait bien entendre y compris dans un environnement urbain. Rien de catastrophique, l’oreille s’habitue très vite à ce bourdonnement. Nous apprécions rapidement la maniabilité du Brompton qui se glisse avec aisance dans la circulation, y compris entre les piétons empruntant la piste cyclable du Boulevard Magenta. Le freinage répond présent et suffit à arrêter la bête lancée à pleine vitesse. Bien entendu, nous n’avons pas la même impression de puissance qu’avec un système à disques hydrauliques, mais les patins, silencieux au passage, font le job. Ils perdent cependant un peu de leur superbe sous la pluie. Ce VAE atypique atteint facilement les 25 km/h, mais la coupure de l’assistance électrique fait preuve d’une certaine douceur. L’autonomie varie bien entendu fortement d’un utilisateur à l’autre, mais elle ne devrait pas descendre sous 35 km. Sans suspension, doté de pneus fins et d’une selle au profil plutôt sportif, le Brompton Electric laissait craindre un confort tout relatif. Dans les faits, il s’en sort plutôt bien grâce à un cadre et une fourche en acier, un matériau qui absorbe mieux les vibrations que l’aluminium par exemple. La position offre un bon compromis entre confort et rendement.

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Quelques bémols.

Nous avons cependant eu du mal à affronter les bateaux de certains trottoirs nous permettant d’accéder à des pistes cyclables. En effet, le poids est essentiellement placé à l’avant du vélo qui est alors très dur à soulever. On retrouve pour rappel à l’avant le moteur, la batterie et éventuellement ses effets personnels comme un ordinateur portable. Toujours autour du poids, porter le vélo dans les couloirs et les escaliers du métro parisien n’a pas toujours été une partie de plaisir à vrai dire.

Pour le reste, ce VAE est une belle réussite témoignant de la maîtrise de l’entreprise londonienne. Comme souvent, la qualité a un prix puisqu’il faudra débourser près de 3 000 euros pour acquérir le Brompton Electric !

Les plus :

  • Rendement et confort surprenants
  • Discrétion de l’électrification
  • Pliage facile
  • Pratique pour le multimodal
  • Toujours avec soi = antivol

Les moins

  • Poids lorsqu’il faut le porter
  • Roue avant dure à lever pour passer des obstacles
  • Freinage efficace, mais moins bien que des disques
  • Prix

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