Édition après édition, ce qui fut un temps le petit salon provincial de Lyon assoit son statut d’événement de portée nationale et continue de voir plus grand. Ce ne sont certainement pas les derniers chiffres de fréquentation et le nombre d’exposants automobiles inscrits cette année qui viendront contredire cette tendance. Si « Lyon » est avant tout un salon de vente, piloté principalement par les directions régionales ou les concessionnaires locaux, les marques elles-mêmes n’hésitent plus à mettre la main à la poche et à y présenter des avant-premières nationales, européennes et, parfois, mondiales. Après deux jours à arpenter ses allées, nous vous proposons de découvrir ici notre sélection — forcément arbitraire — de 5 nouveautés à ne pas manquer parmi plusieurs dizaines d’autres !
Honda Prelude : le retour de la mini GT
25 ans après avoir cessé la production de la cinquième génération de son coupé deux portes Prelude, Honda remet à la route cette mini GT (aucune version n’a dépassé 4,52 m) qui partageait généralement ses éléments techniques avec la berline Accord et dont les différents modèles qui se sont succédé ont parfois été synonymes d’innovations technologiques. On retiendra notamment l’ALB (freinage antiblocage) de la deuxième génération (1983-1987) ou les 4 roues directrices de sa troisième génération (1988-1991).
Dans 4,30 m de longueur, la Prelude 6 réinterprète donc la partition. Exit, bien sûr (malheureusement !) les expressives motorisations VTEC de l’époque, elle adopte désormais la chaîne de traction hybride — un bloc 4 cylindres 1,5 l à cycle Atkinson associé à un moteur électrique — de la Honda Civic, berline compacte avec laquelle elle partage aussi la plateforme. La puissance cumulée se monte à 200 chevaux, pour une vitesse maxi de 180 km/h et un 0 à 100 km/h en un peu moins de 8 secondes. Si on est loin des performances d’une sportive — que la Prelude n’a jamais été malgré sa ligne —, on reste définitivement dans l’esprit GT d’une voyageuse efficace.
Aspark Owl roadster : 1953 chevaux à l’air libre
L’Aspark OWL Roadster est la version découvrable de l’hypercar 100 % électrique japonaise. La carrosserie repose sur une structure monocoque en fibre de carbone, avec des portes « falcon wing ». Le véhicule propose quatre moteurs électriques (pour quatre roues motrices) délivrant une puissance combinée de 1 953 ch et un couple total de 1 920 Nm. L’architecture électrique fonctionne sur une batterie lithium-ion NMC de 69 kWh à 800 V. En recharge standard (22 kW), le passage de 20 % à 80 % prend 3 heures ; en recharge rapide (100 kW), il faut environ 45 minutes pour la même plage. Les performances annoncées incluent les 0 à 100 km/h en 1,78 s, 0 à 300 km/h en 9,74 s, et une vitesse maximale de 413 km/h (qu’il est possible d’auto-limiter pour des raisons de sécurité). L’autonomie estimée est de 250 km, tandis que le poids à vide se chiffre à environ 2 050 kg. Parmi les équipements figurent des freins en carbone-céramique, des suspensions à double triangle avec réglage hydraulique, un dispositif d’aérodynamique actif, et divers modes de conduite (Rain-Snow, City-Comfort, Sport-Dynamic, High Boost). L’habitacle utilise des matériaux premium (Alcantara, carbone visible) et reste personnalisable en couleurs, cuirs et coutures. Seulement une vingtaine d’exemplaires seront fabriqués.
Citroën ë-C5 Aircross : le renouveau de Citroën ?
Le Salon de Lyon fut en quelque sorte le baptême du feu pour Xavier Chardon, le nouveau PDG de la marque aux chevrons. Si en une dizaine de minutes lors de son point presse il a su dégager des ronces de nouveaux piliers pour stabiliser la marque, il a aussi dévoilé au public la toute nouvelle version du SUV C5 Aircross, disponible en versions hybride légère ou électrique.
Le nouveau ë-C5 Aircross, SUV électrique donc, repose sur la plateforme STLA Medium. Deux motorisations sont proposées : 210 ch avec une batterie de 73 kWh offrant jusqu’à 520 km d’autonomie WLTP, et 230 ch avec une batterie de 97 kWh atteignant 680 km. Le modèle dispose d’un système de recharge rapide permettant de récupérer environ 160 km en dix minutes sur borne haute puissance. La régénération au freinage est réglable sur trois niveaux et une pompe à chaleur améliore l’efficacité énergétique en climat froid. L’habitacle conserve le volume de coffre des autres motorisations et intègre les dernières technologies d’assistance et de connectivité. La production est réalisée en France, avec des composants issus du recyclage et une batterie fabriquée dans la gigafactory de Douvrin.
Mercedes CLA : le coupé électrique grande autonomie
Mercedes passe la CLA à l’électrique pour sa troisième génération, avec une autonomie WLTP annoncée jusqu’à 791 km. La nouvelle plateforme MMA, un coefficient aérodynamique de 0,21 et une boîte à deux rapports contribuent à cette performance. Le modèle adopte une architecture 800 V permettant une charge DC jusqu’à 320 kW, mais il se dit que cette valeur serait en réalité supérieure.
Deux versions sont disponibles pour le lancement : CLA 250+ (272 ch) et CLA 350 4Matic (354 ch). La batterie atteint 85 kWh nets, tandis que la recharge de 10 à 80 % s’effectue en 22 minutes selon Mercedes. La gestion énergétique est optimisée via une pompe à chaleur air-air.
L’accélération de 0 à 100 km/h se réalise en 6,7 s, avec une vitesse de pointe limitée à 210 km/h. La transmission à deux rapports — Porsche recourt déjà à ce système avec le Taycan — améliore l’efficience à grandes vitesses.
L’intérieur présente une ambiance numérique avec écrans intégrés et système MBUX nouvelle génération. Le coffre atteint 405 L, avec 101 L supplémentaires à l’avant. L’espace arrière reste un peu exigu pour les longs trajets. Les tarifs se situent entre 53 450 € et 69 850 €, selon finitions et options.
Mitsubishi Eclipse Cross : le (contre) Scénic franco-japonais
Mitsubishi présente le nouvel Eclipse Cross, premier SUV compact 100 % électrique de sa gamme européenne et surtout nouvelle proposition basée sur l’actuel Renault Scenic e-Tech. Construit sur la plateforme CMF-EV, il sera proposé dès fin 2025 avec une batterie de 87 kWh offrant plus de 600 km d’autonomie WLTP, puis en 2026 avec une version de moindre capacité. La motorisation développe jusqu’à 160 kW pour 300 Nm et permet un 0-100 km/h en 8,4 s, avec une vitesse maximale de 170 km/h. La recharge s’effectue sur secteur, en AC jusqu’à 22 kW ou en DC jusqu’à 150 kW. Le modèle intègre un freinage régénératif modulable, une pompe à chaleur, le système MI-PILOT pour la conduite semi-autonome et une large offre de connectivité avec Google intégré. L’Eclipse Cross sera produit à Douai. Pour se différencier du Renault Scenic, outre une calandre et une face arrière entièrement redessinés, il bénéficie d’une garantie allant jusqu’à huit ans ou 160 000 km, incluant la batterie.
Le Salon automobile de Lyon fermera ses portes le 28 septembre 2025.
Photos : © marques, et Alexandre Lenoir