VanMoof décline toujours ses vélos en deux versions qui ne se différencient pas par leur équipement qui demeure identique, mais par l’architecture de son cadre. Nous trouvons le X3 qui propose un cadre en X compact et maniable qui est adapté aux personnes mesurant entre 1 m 55 et 2 m. Quant au S3 et son tube supérieur parfaitement horizontal, VanMoof l’adresse aux cyclistes mesurant entre 1 m 70 et 2 m 10.
Pour notre test, la marque nous a envoyé un modèle S3 dans sa nouvelle couleur bleu clair que nous trouvons personnellement aussi originale que réussie. Nous retrouvons les traits caractéristiques de la précédente génération. L’éclairage avant et arrière à leds prend ainsi toujours place aux extrémités du tube supérieur. L’électrification est toujours aussi discrète tandis que l’intégration progresse encore notamment autour du poste de pilotage avec une câblerie à peine visible. La qualité de fabrication est au rendez-vous. Les soudures du cadre sont très régulières et souvent lissées.
Des choix techniques forts
Le moteur prend place dans le moyeu de la roue avant, mais il évolue cependant. Les ingénieurs de la marque ont surtout travaillé sur sa gestion logicielle afin d’offrir une plus grande impression de puissance malgré des chiffres inchangés (250 W et un couple max de 59 Nm) et un temps de réponse amoindri. La batterie se glisse dans le tube diagonal. Elle offre une capacité de 504 Wh pour une autonomie donnée entre 60 et 150 km. Elle n’est amovible que pour des opérations de maintenance réalisées en atelier. Pour gérer l’assistance électrique, VanMoof n’opte toujours pas pour une vaste console de commande et l’écran qui va avec. En lieu et place, les informations essentielles comme la vitesse instantanée ou le niveau de charge de la batterie s’affichent simplement sur un écran matriciel intégré au tube supérieur. Le changement de niveau d’assistance passe obligatoirement par l’application, ce qui semble plutôt dommage. Le pouce droit tombe assez naturellement sur un petit bouton qui permet d’enclencher le mode Boost. Comme son nom l’indique, il permet de profiter temporairement d’un surcroît de puissance moteur.
Pour cette troisième génération, les ingénieurs de la marque ont développé une nouvelle transmission qui s’appuie sur un moyeu 4 vitesses qui fonctionne de manière totalement automatique. En clair, les vitesses passent toute seule quand le besoin s’en fait sentir. L’idée est double : faciliter la vie des utilisateurs débutants en réduisant les risques de déraillement au passage et accroître la polyvalence du vélo par rapport au S2 qui ne dispose que de deux vitesses.
Le vélo évolue sur certains détails par ailleurs. Le guidon est encore plus épuré et sans hauteur est ajustable par un jeu d’entretoises fourni. La selle intègre désormais son chariot. Enfin, le système de freinage passe à l’hydraulique avec de nouveaux disques pleins. Mais si la véritable révolution apportée par cette troisième génération était ailleurs ? En effet, le S3 voit son prix nettement baissé par rapport au S2. En effet, le tarif officiel passe ainsi de 3398 à 1998 € ! Une baisse plus que significative que VanMoof explique par une conception internalisée de plus en plus de composants et par des économies d’échelle, car la marque batave connaît un énorme succès. Il n’y a qu’à voir les délais de livraison qui s’allongent !
Un confort préservé
Dénué de toute suspension, le VanMoof S3 est évidemment très rigide, ce qui est bon pour le rendement, mais pas forcément pour le confort. Malgré tout, ce n’est pas un calvaire avec des pneus offrant un ballon suffisant pour absorber une partie des chocs et une position plutôt relevée en parfaite adéquation avec le programme urbain de ce vélo. La selle est agréable et la forme du cintre bien étudiée.
Smartphone connecté, assistance réglée au max et c’est parti. Le moteur moyeu délivre une bonne puissance, mais de manière assez lissée preuve d’une gestion sophistiquée. Exit les petits à-coups souvent générés par ce type de motorisation moins subtile que les moteurs centraux haut de gamme. En usage classique, le bruit généré par l’assistance électrique est des plus discret. Pour l’entendre, il faut actionner le mode boost. Ce petit bouton donne une accélération certaine qui permet de s’insérer rapidement dans le flot de la circulation ou d’éviter rapidement un obstacle. Il nous a permis de franchir sans difficulté les plus belles côtes montmartroises et parfois de compenser une gestion étrange de la transmission automatique. En effet, celle-ci ne nous a pas toujours convaincus. La vitesse engagée par le système ne nous a pas semblé tout le temps la plus optimale. Nous avons parfois eu l’impression de mouliner et parfois au contraire de trop forcer.
Sachez que les utilisateurs les plus pointus peuvent personnaliser le passage des quatre vitesses par le biais de l’application. Mais cela réclame un peu de temps et de nombreux essais pour parvenir à un bon résultat. Le freinage est endurant et offre un bon toucher. Cependant, sa puissance n’impressionne pas vraiment les cyclistes aguerris tandis que les débutants apprécieront certainement sa progressivité. Bien entendu le VanMoof S3 dispose toujours de sa panoplie antivol avec le fameux bouton Kick Lock près de l’axe de la roue arrière. Un simple appui verrouille le vélo et met en route l’alarme qui retentira si le vélo est déplacé ou même secoué. Cela peut aussi être fait depuis l’application qui distille ne prime des notifications en cas de problème.
Le juste prix
Pour désormais moins de 2 000 €, VanMoof nous propose un VAE particulièrement réussi sur le plan esthétique avec en prime une indéniable qualité de fabrication. Armé contre le vol, la plaie du vélotafeur, son moteur fonctionne bien et son Boost apporte un véritable plus au quotidien et pas que pour les casse-cous. Il tient bien la route et il est possible d’enchaîner les kilomètres sans problème grâce à sa position de conduite équilibrée. Un beau vélo donc capable en prime de satisfaire le geek qui sommeille en vous !